Collectif Jean de Neyman
La Résistance en mémoire

Site de recherches sur la vie de Jean de Neyman, Résistant, fusillé le 2 septembre 1944 à Saint-Nazaire (Heinlex) en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique aujourd’hui) - France.

Septembre 1947 - Dalle funéraire et Heinlex
Article mis en ligne le 8 avril 2024

par Patrice

Une cérémonie se déroule le dimanche 7 septembre 1947, en premier lieu, au cimetière de la Tranchée à Saint-Nazaire pour la remise de la pierre tombale de Jean en présence de ses parents.

La dalle funéraire « est posée par les soins du Comité du Front National (N.D.L.R : Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France) et du Comité Local de la Libération » comme l’indique le journal communiste Clarté du 13 septembre 1947. Il y est aussi fait mention de l’appartenance de Jean au F.T.P.F.
La cérémonie se poursuit devant la stèle, dressée par le Parti communiste de La Baule et les F.T.P.F., au château d’Heinlex à Saint-Nazaire. Il semblerait donc que cela soit aussi la première cérémonie sur ce lieu.

Journal Clarté
du 13 septembre 1947 (Page 2)
Archives Départementales de Loire-Atlantique

N.D.L.R : Le texte de la dernière lettre de Jean écrit dans cet article a été légèrement tronqué et quelques mots ajoutés par rapport à l’original. Pour autant l’esprit reste le même.

Transcription

Clarté n° 141 du 13 septembre 1947
Extrait page 2

A JEAN DE NEYMAN [1]
Professeur agrégé, combattant F.T.P.F., fusillé par les Allemands au Château d’Heinlex le 2 septembre 1944

 Ses amis et ses compagnons de lutte.
 Les représentants de la municipalité de Saint-Nazaire.
 Les sections communistes de la région ont rendu l’hommage que méritait le savant et le patriote,
Dimanche dernier2, au cimetière de la Tranchée à St-Nazaire, Monsieur le Colonel Doudeuil remettait à Mme et M. de Neyman la dalle funéraire posée par les soins du Comité du Front National et du Comité Local de la Libération, sur la sépulture de leur fils, Jean de Neyman, professeur agrégé, fusillé par les Allemands au château d’Heinlex, le 2 septembre 1944, pour son action militante dans l’organisation des Francs Tireurs
et Partisans Français.
De nombreux amis personnels et compagnons de lutte du disparu s’étalent associés à la cérémonie, ainsi que M. le Sous-Préfet de St-Nazaire, MM. Guitton el Grenapin de St-Nazaire, Vincent et Coicaud de La Baule, Ganachau et Jamouillet de la Section de Saint-Nazaire...
Après la cérémonie au cimetière les mêmes personnes se rendirent au château d’Heinlex où, devant la stèle élevée à la mémoire de Jean de Neyman par la section communiste de La Baule et l’association des Francs Tireurs et Partisans Français, Ganachau exprima le sentiment de tous ceux qui connurent la vie du jeune savant et rappela ce passage de sa dernière lettre :
« Je m’en vais donc disparaître dans les meilleures conditions possibles, après avoir eu la chance de voir le sinistre tableau du monde de 1939 remplacé par les claires perspectives de 1944, et la nouvelle chance que ma condamnation me donne le droit de penser que je n’y suis pas complètement étranger après avoir dégusté l’amusante et flatteuse ironie du sort qui me fait l’un des derniers fusillés français de cette guerre avec l’agréable sensation d’avoir laissé par écrit le meilleur de moi-même, en plus de ce que j’ai pu laisser comme influence durable dans la vie de ceux que j’ai connu.
« Et comme dans les conditions où elle se produit, ma disparition peut avoir autant d’effet que le bien que j’aurais pu faire en un peu de vie supplémentaire, mon seul regret est le chagrin qu’elle ne peut manquer de vous causer mes chéris.
« En vous embrassant, je vous écris la conclusion de ma vie : entre les deux morales célèbres : il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » et « Toute la sagesse tient en ces deux mots : attendre et espérer ». Il y a de la place pour ma synthèse : tout le bonheur de l’homme tient dans ce devoir agir et espérer ».
JEAN
Puis Madame de Neyman dans le langage où une mère peut parler de son enfant disparu, dit la foi qui anima son fils contre l’occupant et remercia. les organisations représentées de l’hommage rendu à son sacrifice.

Lire le journal entier sur le site des Archives départementales de Loire-Atlantique.

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