Collectif Jean de Neyman
La Résistance en mémoire

Site de recherches sur la vie de Jean de Neyman, Résistant, fusillé le 2 septembre 1944 à Saint-Nazaire (Heinlex) en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique aujourd’hui) - France.

Septembre 2021 - Commémoration à Saint-Nazaire
Article mis en ligne le 23 juin 2024

par Patrice

Contexte

Comme chaque année, la mémoire de Jean de Neyman est honorée. Ce samedi 4 septembre 2021, se sont réunies plus de 30 personnes devant sa stèle au château d’Heinlex à Saint-Nazaire (44), ancienne kommandantur, où Jean fût fusillé par les nazis le 2 septembre 1944 pour fait de résistance. Parmi celles-ci, sa nièce, Dominique de Neyman venue avec sa fille Claire Buchbinder sont venus de Paris.
Une allocution commune de la Section locale du P.C.F. et du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure [1], représentés respectivement par Guillaume Dessables et Christian Retailleau a été faite. Guillaume rappela les dernières paroles du supplicié qui « volontairement et en connaissance de cause, (fait) le sacrifice de sa vie à sa patrie et à ses amis ».
Mais l’histoire rattrape l’Homme et, rappelle l’orateur, « nous savons aussi que l’engagement de Jean de Neyman contre le fascisme et le nazisme est un combat permanent et malheureusement toujours d’actualité. Les propos racistes, xénophobes, de haine ont " libre antenne " sur certaines chaînes de télévision, de radio et dans les colonnes de certains journaux. Les pancartes, slogans antisémites dans les manifestations anti-passe sanitaire de l’été sont une honte. »
Les dépôts de gerbes du P.C.F. et du Comité départemental du souvenir, initiateurs de la cérémonie, et de Lydie Mahé, représentante de la municipalité ont précédé une minute de silence. Le Chant des partisans entonné par toutes et tous a clôturé la cérémonie.

Allocution commune

Section locale du Parti communiste français (P.C.F.) et du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure lue par Guillaume Dessables (P.C.F.).

(Seul le prononcé fait foi)

Mesdames, Messieurs les représentants du Comité départemental du souvenir des fusillés de Nantes et de Châteaubriant et de la Résistance en Loire-Inférieure,

Mesdames, Messieurs les représentants des différentes associations de résistants, de déportés, d’anciens combattants,

Monsieur le Maire de Saint-Nazaire, (représenté par Mme Mahé, Adjointe au Maire et Mme Dardillac, conseillère municipale, en charge des Affaires militaires et commémorations),

Mesdames et messieurs les élus, Madame, Monsieur,
Chers amis, chers camarades,

Merci à chacune et chacun d’entre vous d’honorer par votre présence, ce rendez-vous d’hommage à Jean de Neyman, fusillé ici même il y a 77 ans.

C’est ici, le 2 septembre 1944, que Jean de Neyman a été exécuté par les nazis. Il avait seulement 30 ans. Il fut le dernier fusillé de la poche de Saint- Nazaire.
Cette commémoration est co-organisée par le Comité départemental du souvenir des fusillés de Nantes et de Châteaubriant et de la Résistance en Loire-Inférieure et la section de Saint-Nazaire du PCF. Cette prise de parole est commune à nos organisations.

La ville de Saint-Nazaire s’associe comme chaque année à cette commémoration.

Quel est le sens aujourd’hui, de rappeler la mémoire de Jean de Neyman ?
Jean de Neyman a été le nom d’un collège puis aujourd’hui d’un boulevard à Saint-Nazaire, d’un gymnase à Trignac, d’une avenue à La Baule. Il a d’abord marqué notre territoire, se réfugiant en zone libre en étant professeur, agrégé de physique, dans la cours privé « Le Cid » à La Baule et en s’engageant dans la résistance active jusqu’au 17 août 1944, date de son arrestation.
Fait prisonnier, condamné à mort le 25 août 1944, il fait, je le cite « volontairement et en connaissance de cause le sacrifice de sa vie à sa patrie et à ses amis ».
L’engagement, le parcours de Jean de Neyman fait toujours l’objet de recherches de la part d’historiens, de lycéen·ne·s de notre ville dans le cadre du concours national de la résistance, d’hommes et de femmes et bien au delà de Saint-Nazaire intéressé·e·s par cette page d’histoire. La découverte très récemment de nouvelles archives, notamment sur son procès, donne de nouveaux projets de partage de la connaissance au Comité du souvenir.
Nous soutenons avec beaucoup d’intérêt ces travaux et ces projets.

Dès à présent, nous vous donnons rendez-vous le dimanche 17 octobre prochain, à partir de 13h30, à Châteaubriant pour commémorer le 80e anniversaire des exécutions du 22 octobre 1941 et les 20 ans du Musée de la Résistance.

Pour citer Karl Marx « celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre ».

Nous savons aussi que l’engagement de Jean de Neyman contre le fascisme et le nazisme est un combat permanent et malheureusement toujours d’actualité. Les propos racistes, xénophobes, de haine ont « libre antenne » sur certaines chaînes de télévision, de radio et dans les colonnes de certains journaux. Les pancartes, slogans antisémites dans les manifestations anti-passe sanitaire de l’été sont une honte.

Les calculs politiciens opérés par certaines forces politiques de droite, du centre et de malheureusement d’une certaine gauche pour se qualifier au second tour de l’élection présidentielle face à l’extrême droite sont un jeu dangereux et pervers.

Les propos du Président de la République lors de sa dernière intervention télévisée appelant à « nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants » après la chute de Kaboul entre les mains des talibans sont indignes de la tradition française de l’accueil et de l’asile, et est un exemple de cette course avec la droite et l’extrême droite.

Nous ne pouvons que penser au peuple afghan, qui subit une guerre dont il ne veut pas. Après 20 ans d’occupation américaine, les talibans nouveaux maîtres de Kaboul ont les pleins pouvoir sur un pays abandonné de tous.
Nous ne pouvons aussi que penser aux femmes afghanes.
Exclues de la vie politique, économique et sociale, écrasées par la loi des talibans et parallèlement par les coutumes rétrogrades de leur communauté respective qui leur imposent en gros les mêmes interdits, les Afghanes veulent se forger un avenir faute d’un passé que les intérêts cyniques des puissances étrangères et des chefs de guerres leur ont confisqué

La banalisation des idées de l’extrême droite est un piège. Nous sommes convaincus qu’il ne suffit pas de crier au danger pour combattre ces idées mais qu’il faut déconstruire le double langage de l’extrême droite et convaincre que le problème n’est pas l’immigré mais le banquier et tous les tenants du système capitaliste.
Disant tout cela, je pense à Jean de Neyman, de parents polonais, germanophone, apportant aides à des résistants allemands, et arrivant en France et animé de cet internationalisme dont nous avons besoin pour vivre ensemble.

Les tentatives d’effacer l’histoire, voire de la réécrire, de brouiller les repères, de détourner le sens des mots doivent être combattues sans relâche.
Comment ne pas être scandalisé d’entendre le Président des riches, Emmanuel Macron déclaré le 13 avril 2020 en pleine crise sanitaire, je le cite « nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux. »
Sa politique est diamétralement opposée aux mesures contenues dans le programme du Conseil national de la résistance Les Jours heureux. Ce programme révolutionnaire a été toujours combattu par le patronat, le monde de la finance dont Macron est issue.
Qu’il soit Ministre de l’économie sous la présidence Hollande, Président de la République, il est bien à l’origine d’une longue liste de remises en cause des conquis sociaux du programme des Jours heureux : fin du statut public d’E.D.F., remise en cause d’un système de retraite par répartition, casse du code du travail, asphyxie du système public de santé, casse du système ferroviaire public…
Le Président Macron a poursuivi le travail de casse de l’héritage du CNR1 engagé par ses prédécesseurs, et pour que l’État ne soit plus là que pour éponger de temps en temps les méfaits du libéralisme.

Il est tout aussi insupportable de l’entendre déclarer que notre peuple serait constitué de « Gaulois réfractaires au changement ». Quand Ambroise Croizat lance la construction de la Sécurité sociale, il n’y a pas un millions ou deux millions de personnes dans la rue pour protester contre la mise en œuvre d’une telle mesure mais bien un mouvement de soutien et d’engagement militant. On pourrait prendre beaucoup d’autres exemples : congés payés et les allongements à 3, 4 puis 5 semaines, mise en place des comités d’entreprise, réduction du temps de travail journalier et hebdomadaire… Les avancées sociales, démocratiques et populaires ce ne sont pas de l’utopie, cela a existé ! Les politiques libérales menées depuis 30 ans ne comportent que des réformes synonymes de reculs sociaux, démocratiques.

Oui, nous le disons, ce programme Les Jours heureux est pour nous communistes toujours source d’inspiration en mesurant bien que la période actuelle ne soit plus la même qu’en 1945, que le monde a profondément changé et que le capitalisme s’est mondialisé et financiarisé. Pour nous communistes, cette urgence à sortir de cette période de souffrance sociale, sanitaire liée de la propagation du virus, du dérèglement climatique est telle que nous porterons dans la campagne de l’élection présidentielle avec Fabien Roussel, notre candidat communiste, « le défi des jours heureux ».

Alors que le capitalisme montre son incapacité à répondre aux besoins humains et à la protection de la planète, nous avons plus que jamais besoin d’un programme du C.N.R. actualisé. Car le programme du C.N.R. n’était pas simplement un programme économique et social, c’était un projet concret pour une nouvelle République ! Et construire une nouvelle République, c’est plus que jamais d’actualité. Raviver l’esprit du C.N.R., c’est aussi proclamer que la conquête des «  jours heureux  » est toujours une idée neuve en Europe. Et que cette idée neuve, reste la nôtre !

Le trait d’union entre Jean, ses compagnons, et nous qui continuons aujourd’hui leur combat c’est la conviction qu’il y a urgence à sortir du capitalisme.

Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis.Il y a urgence à bâtir un nouveau modèle de développement, à promouvoir un nouveau projet de société garantissant à toutes et à tous, de vivre dignement, de respirer un air pur, dans un monde de progrès et de paix. Hier comme aujourd’hui, ce projet n’est pas utopique mais est plus que jamais une alternative crédible au capitalisme et plus que jamais d’actualité.

Je vous remercie

Guillaume Dessables

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Presse

Galerie d’images

Note : Le "i" bleu en haut et à gauche qui apparaît sur certaines images vous donne une information sur le document présenté.
Personnes citées dans les photos :
Claire BUCHBINDER (Membre du Collectif Jean de Neyman - famille de Neyman), Françoise CABON (Membre du P.C.F.), Guillaume DESSABLES (Membre du P.C.F.), Lydie MAHÉ (Conseillère municipale de Saint-Nazaire), Véronique MAHÉ (Membre du P.C.F.), Patrice MOREL (Membre du Collectif Jean de Neyman - photographe), Dominique de NEYMAN (Membre du Collectif Jean de Neyman - famille de Neyman), Michel PACAUD (Administrateur au Comité Départemental du Souvenir), Christian RETAILLEAU (Président du Comité Départemental du Souvenir), Conjointe de Guy TEXIER, Guy TEXIER (Vice-président du Comité Départemental du Souvenir), Cédric TURCAS (Secrétaire du P.C.F.).

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