Outre ses nombreuses salles de classe, ses salles d’étude et son réfectoire, ce lycée cossu héberge en son sein les logements de fonction du proviseur, censeur, économe et surveillant-général, la règle voulant que la superficie du logement est proportionnelle à la position hiérarchique dans l’établissement. Le proviseur dispose ainsi d’une cuisine, salon, salle à manger, de trois chambres, de deux cabinets de toilette, d’une galerie et d’un cabinet de travail doté de meubles en acajou, fauteuils en cuir, bureau et d’un tableau intitulé « Coin de Jardin » prêté par… le Musée du Louvre.
Le lycée compte 758 élèves en 1921-1922 : 266 en classes enfantine et primaire ; 370 élèves en classes de collège et 122 en classes de lycée. En 1931-1932, il a quasiment doublé ses effectifs pour accueillir 1332 élèves (590 en classes enfantine et primaire, 546 en classes de collège et 196 en classes de lycée). Les Classes Préparatoires ne seront ouvertes qu’après-guerre, en 1948.
Le lycée de dispose pas d’internat et les élèves fonctionnent sous trois statuts différents : les demi-pensionnaires qui mangent à la cantine le midi, les externes surveillés (ils ne peuvent rentrer chez eux s’ils ont une heure de libre entre deux cours et doivent se signaler auprès du surveillant général qui les accueillent en salles d’étude et les externes libres : ils peuvent rentrer quant ils veulent chez eux, y compris pour y déjeuner. Jean, Marie et André se trouvent scolarisés sous ce troisième statut et mettent 15 minutes à pied pour se rendre de leur domicile au lycée.
Le Lycée est payant, payable par trimestre et la scolarité pour Jean en 1932 coûte 360 francs par terme soit 1080 francs par an à multiplier par le nombre d’enfants scolarisés. C’est donc 1 mois et demi de salaire qui sont consacrés à l’année par Constantin à l’instruction de ses enfants.
En octobre 1921, Jean et sa sœur Marie rentrent tous les deux en classe de 10e B sous la houlette de Melle MAUREL [1]. La classe compte 25 élèves [2]. En juillet 1922 a lieu la distribution solennelle des prix à la salle Wagram (Paris, 8ème arrondissement) sous la présidence de Louis de BROGLIE, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, prix Nobel de Physique, les professeurs étant tous conviés et devant revêtir une tenue de cérémonie prêtée par le lycée : Jean et Marie sont inscrits au tableau d’honneur. Jean remporte le 2e prix ex-æquo avec sa sœur en Langue Française et une mention en Dessin et ils remportent tous les deux une mention en Calcul. Marie raflera un prix dans de nombreuses autres disciplines : un 3e prix en Histoire, une mention en Géographie, un 2e accessit en Lecture, une mention en Écriture, un 2e accessit en Récitation et un 2e accessit en Dessin [3]. À noter dans la classe un certain Haroun TAZIEFF, futur volcanologue. Marie quitte le Lycée Pasteur pour l’annexe du lycée Pasteur à partir de la 8e, le lycée de Jeunes Filles, tandis que son frère André sera scolarisé au lycée (une classe en dessous de Jean) jusqu’à l’obtention de son baccalauréat. Jean y suivra ses études de la 10e jusqu’à la classe de Mathématiques Élémentaires.
Jean de NEYMAN passe la première partie de son baccalauréat (série B - langues - fin juin 1931) et obtient son baccalauréat en juillet 1932, série Mathématiques [4]. La classe de Mathématiques Elémentaires qui comprend 33 élèves est mixte : les filles qui envisagent des études scientifiques compte tenu du trop faible effectif dans le lycée annexe de jeunes filles sont intégrées au lycée de garçons. La tenue en costume-cravate pour les garçons est de rigueur sauf pour Jean qui n’en porte pas et il est le seul dans ce cas.
Dans le même temps, il passe le Concours Général [5] en juin 1932 et obtient le 2ème Prix sur l’épreuve de Physique-Chimie [6].
Jean quitte le lycée Pasteur en juillet 1932 pour s’inscrire au lycée Janson de Sailly (106, rue de la Pompe, Paris 16e arrondissement). Sa sœur Marie l’avait quitté un an plus tôt avec un an d’avance en ayant obtenu son baccalauréat Philosophie le 18 juillet 1931, André obtiendra son baccalauréat en juillet 1933.
Quelques liens
- Neuilly-sur-Seine - Lycée Pasteur. Histoire des plaques mémorielles en mémoire des professeurs et élèves morts pour la France, dont Jean (sur ce site).
- Histoire du Lycée. Site de la cité scolaire Pasteur à Neuilly-sur-Seine.