Le lycée Claude Fauriel inauguré à la fin du XIXe siècle est un lycée de garçons accueillant à la fois des classes de lycées de la seconde à la Terminale, des classes de collège de la 6e à la 3e, des classes enfantines (classes de 8e et 7e, les équivalents des C.M.1 et C.M.2 actuels) et des classes post-baccalauréat préparatoires aux concours aux grandes écoles.
Le lycée pour l’année scolaire 1938-1939 accueille pour la partie lycée 482 élèves et étudiants de classes préparatoires répartis en 18 classes : 5 classes de seconde, 6 classes de première, 4 classes de terminale, une classe de Spéciales [1] et une classe de prépa H.E.C.. Il faut y rajouter les 16 classes de collège et les 4 classes enfantines avec une moyenne de 28 élèves par classe soit aux alentours de 500 élèves en plus. L’ensemble scolaire accueille donc aux alentours de 1000 élèves alors qu’à son inauguration en 1891, la capacité d’accueil prévoyait d’accueillir 800 élèves.
Le lycée prépare aux quatre séries de baccalauréat qui se passe en 2 parties : la première série en classe de première et la 2e série en dernière année de lycée. Les classes de première ont un tronc commun de disciplines avec des dominantes pour chaque série. Les dénominations des baccalauréats changent en classe « terminale » (le terme n’est pas utilisé à l’époque).
- Série A : Première = Lettres + Latin + Grec ; Terminale = Philosophie
- Série A’ : Première = Lettres ; Terminale = Philosophie
- Série B : Première = Lettres et Langues Vivantes ; Terminale : Lettres et Sciences [C’est ce baccalauréat que Jean de NEYMAN a passé en 1932]
- Série Mathématiques : Première = Mathématiques + Physique-chimie + Histoire Naturelle ; Terminale = Mathématiques
Le lycée compte à la rentrée 1938, une quarantaine d’enseignants : 7 en Mathématiques, 4 en Physique-Chimie, 1 en Histoire Naturelle, 14 en Lettres, 3 en Histoire-géographie et 4 en Anglais. Le nombre des professeurs de Gymnastique, de Philosophie, d’Allemand et de Dessin n’est pas connu. En 1939-1940, il y 43 professeurs pour les 34 classes de collège et lycée.
En fin d’année scolaire a lieu le conseil d’enseignement des professeurs de physique-chimie de l’établissement en présence des enseignants de la discipline, du proviseur et du censeur [2]. Ce conseil fait le bilan de l’année, prévoit les manuels en cours pour la future année scolaire [3], discute des projets à venir et effectue les répartitions de classe entre enseignants. Celui du 9 mai 1938 attribue les classes et emplois du temps correspondants aux trois professeurs de physique présents (Messieurs JACOB, CHATELET et JANIN [4]) et attribue un X pour le futur poste de Jean. Il enseignera à trois classes de 1ère en cours magistral, une classe de 1ère en Travaux Pratiques (T.P.), une classe de seconde en cours magistral et une en T.P. et enfin une classe de 6e en cours magistral pour 17 heures par semaine avec une moyenne d’élèves par classe au nombre de 33.
Jean de NEYMAN habite lors de son séjour à Saint-Etienne au 35, rue Pointe Cadet à Saint-Etienne. Il faut dix minutes à pied pour rejoindre le lycée.
À la rentrée d’octobre 1938, l’équipe de Physique-Chimie est composée de 4 enseignants : Maurice JACOB, Roger CHATELET, Jacques RITZ [5] (en remplacement de Joseph JANIN) et Jean. Ils ont tous à peu près le même âge autour de la trentaine, sont tous agrégés et sont tous célibataires (sauf Jean).
Peu avant la rentrée scolaire, rejoignant leur poste durant l’été, les petits nouveaux se retrouvent de « corvée pédagogique » convoqués le 26 août 1938 par l’Inspection Académique pour effectuer les surveillances de baccalauréat et/ou membres de jury de la session d’octobre. Jean, qui n’a donc jamais enseigné, se retrouve jury de baccalauréat pour les sections Philo. Il sera convoqué par ailleurs par l’Office du baccalauréat le samedi soir 15 octobre à la fin des épreuves.
À la rentrée d’octobre 1938, après avoir signé son P.V. d’installation et satisfait à la visite médicale obligatoire, Jean se met à pied d’œuvre dans la préparation de ses cours tant sur les cours magistraux que pour les travaux pratiques. Les conditions d’enseignement sont bonnes dans ce lycée classique de centre-ville qui dispose d’un réfectoire, d’un internat, de différentes cours pour les promenades et de nombreuses salles d’étude ou de cours. Son salaire est de 26000 francs par an soit aux alentours de 2200 francs par mois, c’est à dire autant que son père ingénieur à la même époque.
Le lycée accueille dans son écrasante majorité des garçons mais les filles sont admises dans les classes de Mathématiques Élémentaires et Mathématiques Spéciales.
Durant sa première année d’enseignement et afin d’être titularisé définitivement, Jean reçoit des visites d’inspection, à la fois du chef d’établissement et des corps d’inspecteurs. La première visite a lieu le 1er décembre 1938 par le proviseur qui note : « M de Neyman est très dévoué ; mais son autorité sur les élèves est insuffisante. S’il réussit à assurer le calme dans sa classe, il pourra devenir bon professeur » . La deuxième visite a lieu le 14 février 1939, cette fois-ci par un inspecteur d’académie qui note : « M de Neyman est un peu gêné par la question disciplinaire. Le bruit que l’on entend en arrivant près de la classe est significatif à cet égard. Je me suis entretenu de cette question avec M. de Neyman après la classe. En nuançant davantage sa voix, en substituant aux réponses collectives les réponses individuelles fournies par les élèves successivement désignés par le professeur, il semble que M de Neyman pourrait sensiblement améliorer sa discipline et obtenir des résultats en rapport avec l’activité qu’il dépense » .
En mai 1939, il se fait inspecter, en l’occurrence par l’Inspecteur Général BRUHAT qui assiste à un cours magistral puis à un T.P. de Chimie avec une classe de première. Malgré quelques remarques, le rapport est tout à fait positif.
Le 26 avril 1939, il effectue une demande de congé pour effectuer son service militaire, étant jusqu’alors sursitaire.
En mai 1939, lors du conseil d’enseignement de Physique-Chimie, il est prévu que Jean de Neyman soit toujours en poste pour la rentrée d’octobre 1939. On lui attribue les deux classes de "Philo" (Terminale) à raison de 5 heures de Physique-Chimie + 3 heures pour les Travaux Pratiques, 1 heure et demie pour les 1A’1, même chose pour les 1A’2 + 4 heures et demie de Travaux Pratiques et enfin une heure et demie d’Histoire Naturelle pour une classe de 6ème, soit au total 19 heures dont 4 sont payées en heures supplémentaires [6].
En septembre 1939, c’est la déclaration de guerre, Jean de NEYMAN est affecté à la 22e section des C.O.A. (Commis et Ouvriers Auxiliaires d’Administration) le 16 septembre 1939. Il sera démobilisé à Clermont-Ferrand le 6 août 1940 et ne rejoindra donc pas son poste de professeur ni à la rentrée de 1939, ni à celle de 1940.
Des outils
Intitulé | Crédit | Format disponible | Observations |
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© Archives Départementales de la Loire - Fonds Fauriel (cote T2485) - Coll. J.d.N. | Disponible auprès du Collectif ou des Archives départementales de la Loire. |
Photos de classes
Lycée Fauriel à Saint Étienne
Année scolaire 1944-1945
(© Archives départementales de La Loire - Cote 2662W58)
Note : Le "i" bleu en haut et à gauche qui apparaît sur certaines images vous donne une information sur le document présenté.