Collectif Jean de Neyman
La Résistance en mémoire

Site de recherches sur la vie de Jean de Neyman, Résistant, fusillé le 2 septembre 1944 à Saint-Nazaire (Heinlex) en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique aujourd’hui) - France.

Université - Strasbourg
Article mis en ligne le 11 avril 2024
dernière modification le 14 avril 2024

par Patrice

Jean de NEYMAN est étudiant à la Faculté de Strasbourg d’Octobre 1934 jusqu’à juin 1938.

Étant admis sur liste complémentaire à l’École Normale Supérieure (E.N.S.) Sciences et à B/L (Lettres et Mathématiques) et faute de désistement [1] sur les listes principales, Jean n’intègre pas l’une des deux E.N.S. En revanche, ce demi-échec lui permet de bénéficier automatiquement d’un statut de boursier de licence et d’une équivalence de diplôme.
Les étudiants se présentent à la Faculté et procèdent eux-mêmes à leurs inscriptions sous couvert de la secrétaire. Jean inscrit donc son nom de manière manuscrite avec signature le 5 novembre 1934 [2].

Page d’inscription de Jean
à l’Université de Strasbourg
© Archives départementales d’Alsace, 2300W167

Pour obtenir sa licence, il faut accumuler quatre trimestres de présence aux cours par an sur les deux années et obtenir deux certificats d’études supérieures par an, soit au total quatre. En 1934-1935, il passe donc le Certificat de Physique Générale (mention Assez Bien) et celui de Calcul différentiel et Intégral pour lequel il est refusé. Mais il obtient par équivalence le certificat en Mathématiques Générales du fait de son admissibilité aux E.N.S. et peut donc valider ses deux certificats. En 1935-1936, il passe celui de Mécanique Rationnelle (mention Bien) et celui de Chimie Générale (mention Passable) [3].

Résultat d'examen de Jean au certificat d'Études supérieures de la faculté
Résultats d’examens
au Certificat d’Études Supérieures de la faculté
© Archives départementales d’Alsace, 2300W167

Les deux années suivantes qu’il va passer à la Faculté de Strasbourg lui servent à préparer le concours de l’Agrégation pour devenir enseignant. Au préalable à sa présentation au concours, il faut obligatoirement passer un examen : le Diplôme Supérieure en Sciences Physiques qu’il obtient en juin 1937. Il est alors rattaché au Laboratoire de Chimie de la Faculté de Strasbourg. Sa quatrième année est consacrée à la préparation au concours de l’Agrégation en Sciences Physiques et Chimiques en elle-même. Le 15 octobre 1938, il est reçu 20e sur 34 en juin 1938 (160 candidats, 50 admissibles, 34 admis) [4] .

Agrégation de Sciences Physiques et Chimiques
Résultats 1938
© Archives Nationales F_17_13962-1 et F_17_13963

Transcription

Ministère
de l’Education Nationale
 
Direction
de
l’Enseignement du
Second-Degré
1er Bureau
 
Le Ministre de l’Education Nationale
 
ARRETE :
 
Sont nommés agrégés dans l’ordre des sciences physiques, à la suite du concours de 1938, les candidats dont les noms suivent :
 
MM.
N° 1 FELICI Noël Jean, né le 18 Mai 1916 à Marseille
2 BLANC LAPIERRE André Joseph, né le 7 Juillet 1915 à Lavan
3 PIGANIOL Pierre Guy, né le 10 Janv. 1915 & Chambéry
4 MATHIEU Roger, né le 29 Fev. 1912 à Gespunsart (Ardennes)
5 VIGNERON Léopold Denis, né le 9 Janv. 1915 à St-Jouan-de l’Isle (S.D.N.)
6 MARCHAND Pierre Paul, né le 19 Fév. 1914 à Verdun
7 PICOUX Robert, né le 15 Mai 1914 à Gonnelier (Nord)
8 RIGOLLET Charles Francois, né le 1er Sept. 1911 à Amiens
9 BABIN Lucien Albert, né le 31 Déc. 1914 à Naney
10 RAT Robert Armand, né le 7 Fev. 1912 à Paris
11 BRASSARD Roger, né le 8 Août 1911 à Bruay l’Escaut
11 COTTON Eugène Aimé, né le 21 Juillet 1914 à Sèvres
13 CARLI Georges Albert, né le 30 Oct. 1915 à Avignon
14 ZADOU Naïsky Georges, né le 15 Avril 1913 à Petit Sacounes Genève (Suisse)
15 NOBLANC Oswald, né le 14 Juillet 1915 à Brest
15 RITZ Jacques Louis, né le 3 Mai 1911 à Lyon
17 SOULIER Louis René, né le 8 Mai 1913 à Crilhes (Hérault)
18 RAULET André, né le 4 Août 1907 à Arre (Gard).
18 RAYNAUD Jean Roger, né le 3 Nov. 1909 à Albi.
20 de NEYMAN Jean Casimir, né le 2 Août 1914 à Paris
21 RAYMOND Louis Paul, né le 29 Juillet 1915 à Montpeyroux
21 VIOLET André Émile, né le 10 Août 1913 à Paris
23 AIMON Théophile Gustave, né le 5 Mars 1907 à St-Coutent
24 LABROUCHE Bertrand Marcel, né le 23 Jany. 1908 à Paris
25 METIVET Maurice Paul, né le 17 Oct. 1906 à Orléans.
26 RICHARD Georges Marie, né le 22 Oct. 1909 à Mont-les-Etielles (He Saone)
27 CHERIN Louis Jules, né le 1er Fév. 1903 à Chateau Chalon
27 EHCHARD René Louis, né le 11 Sept. 1905 à St-Plovier
29 PALOMERE Jean, né le 26 Juillet 1911 à Perpignan
30 AMBROSINO Georges Candide, né le 2 Oct. 1912 à Paris
30 BARBE Edouard Joseph, né le 26 Oct. 1904 à Lendets
31 DEMAY Marcel, né le 18 Oct. 1908 à Mexala Modès (Tunisie )
31 FRESNEAU André Jules, né le 18 Juillet 1901 à Sablé
31 LAPORTE Lucien Jean Marie, né le 9 Nov. 1909 à Toulouse

Fait à Paris, le 15 OCTO 1938
[Signature illisible]

Tableur avec la liste des agrégés
© Patrice Morel / Collectif

Les examinateurs à l’agrégation émettent un avis sur les prestations du candidat, tant à l’écrit qu’à l’oral et notent : « Un excellent problème en physique à l’écrit et des épreuves orales de pratique bonnes dans l’ensemble. M de Neyman est un candidat distingué, un peu original, qui paraît promis à un bel avenir, plus peut-être dans le domaine scientifique que dans la carrière du professorat. On peut compter sur lui. » pour conclure avec un avis très favorable sur ses résultats d’agrégation [5].
À Strasbourg, du fait de son statut de boursier, il réside au Foyer Universitaire 1, quai Dietrich sur ses deux premières années universitaires entre octobre 1934 et juin 1936 [6].

Carte postale - STRASBOURG - Foyer universitaire - Quai Dietrich
Carte postale
STRASBOURG - Foyer universitaire - Quai Dietrich
© Archi-Wiki Strasbourg

En 1936-1938, il réside au 50, rue Saint-Urbain dans le quartier de Neudorf à Strasbourg.
Sa bourse de licence se monte à 5000 francs par an, sa bourse de diplôme à 7500 francs par an et sa bourse d’agrégation à 9000 francs par an [7].
C’est également à cette époque qu’il se marie avec Natalie VOGEL le 30 mars 1937 alors respectivement âgés de 22 ans pour Jean, toujours étudiant, et 27 ans pour Natalie.
Sa participation en tant que responsable (imprimeur-gérant) d’un mensuel, Le Prolo de La Bruche de décembre 1936 à septembre 1938 inclus témoigne de son engagement politique dans sa période étudiante. Il s’agit pour cet hebdomadaire de rendre compte de l’actualité politique et syndicale des villes et villages situés dans la vallée, soutenu par le Parti Communiste et imprimé en son siège à Strasbourg.
Enfin, il est militant de la section de Strasbourg du « Groupe Communiste de Langue Française », membre du « Syndicat Unitaire de l’Enseignement » et du « Front Universitaire Antifasciste » [8].


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