Étant admis sur liste complémentaire à l’École Normale Supérieure (E.N.S.) Sciences et à B/L (Lettres et Mathématiques) et faute de désistement [1] sur les listes principales, Jean n’intègre pas l’une des deux E.N.S. En revanche, ce demi-échec lui permet de bénéficier automatiquement d’un statut de boursier de licence et d’une équivalence de diplôme.
Les étudiants se présentent à la Faculté et procèdent eux-mêmes à leurs inscriptions sous couvert de la secrétaire. Jean inscrit donc son nom de manière manuscrite avec signature le 5 novembre 1934 [2].
Pour obtenir sa licence, il faut accumuler quatre trimestres de présence aux cours par an sur les deux années et obtenir deux certificats d’études supérieures par an, soit au total quatre. En 1934-1935, il passe donc le Certificat de Physique Générale (mention Assez Bien) et celui de Calcul différentiel et Intégral pour lequel il est refusé. Mais il obtient par équivalence le certificat en Mathématiques Générales du fait de son admissibilité aux E.N.S. et peut donc valider ses deux certificats. En 1935-1936, il passe celui de Mécanique Rationnelle (mention Bien) et celui de Chimie Générale (mention Passable) [3].
Les deux années suivantes qu’il va passer à la Faculté de Strasbourg lui servent à préparer le concours de l’Agrégation pour devenir enseignant. Au préalable à sa présentation au concours, il faut obligatoirement passer un examen : le Diplôme Supérieure en Sciences Physiques qu’il obtient en juin 1937. Il est alors rattaché au Laboratoire de Chimie de la Faculté de Strasbourg. Sa quatrième année est consacrée à la préparation au concours de l’Agrégation en Sciences Physiques et Chimiques en elle-même. Le 15 octobre 1938, il est reçu 20e sur 34 en juin 1938 (160 candidats, 50 admissibles, 34 admis) [4] .
Les examinateurs à l’agrégation émettent un avis sur les prestations du candidat, tant à l’écrit qu’à l’oral et notent : « Un excellent problème en physique à l’écrit et des épreuves orales de pratique bonnes dans l’ensemble. M de Neyman est un candidat distingué, un peu original, qui paraît promis à un bel avenir, plus peut-être dans le domaine scientifique que dans la carrière du professorat. On peut compter sur lui. » pour conclure avec un avis très favorable sur ses résultats d’agrégation [5].
À Strasbourg, du fait de son statut de boursier, il réside au Foyer Universitaire 1, quai Dietrich sur ses deux premières années universitaires entre octobre 1934 et juin 1936 [6].
En 1936-1938, il réside au 50, rue Saint-Urbain dans le quartier de Neudorf à Strasbourg.
Sa bourse de licence se monte à 5000 francs par an, sa bourse de diplôme à 7500 francs par an et sa bourse d’agrégation à 9000 francs par an [7].
C’est également à cette époque qu’il se marie avec Natalie VOGEL le 30 mars 1937 alors respectivement âgés de 22 ans pour Jean, toujours étudiant, et 27 ans pour Natalie.
Sa participation en tant que responsable (imprimeur-gérant) d’un mensuel, Le Prolo de La Bruche de décembre 1936 à septembre 1938 inclus témoigne de son engagement politique dans sa période étudiante. Il s’agit pour cet hebdomadaire de rendre compte de l’actualité politique et syndicale des villes et villages situés dans la vallée, soutenu par le Parti Communiste et imprimé en son siège à Strasbourg.
Enfin, il est militant de la section de Strasbourg du « Groupe Communiste de Langue Française », membre du « Syndicat Unitaire de l’Enseignement » et du « Front Universitaire Antifasciste » [8].