Collectif Jean de Neyman
La Résistance en mémoire

Site de recherches sur la vie de Jean de Neyman, Résistant, fusillé le 2 septembre 1944 à Saint-Nazaire (Heinlex) en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique aujourd’hui) - France.

Mai 2024 - Commémoration à La Baule-Escoublac
Article mis en ligne le 9 mai 2024
dernière modification le 13 octobre 2024

par Patrice

Contexte

Tous les ans, le 8 mai, une cérémonie en hommage à Jean de Neyman est organisée par le Parti Communiste Français (P.C.F.) et leComité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure [1] à la Baule-Escoublac. Elle se déroule devant la maison où il professa : la Villa Sunset au 12 avenue de la Pierre Percée. Jean, résistant, a été fusillé par les nazis le 2 septembre 1944, il y a 80 ans en ce jour de commémoration. Fidèle à l’entretien de sa mémoire, la famille fait le déplacement depuis Paris ; Trois générations se suivent : Dominique de Neyman, sa nièce, Claire Buchbinder, la fille de Dominique et Pierre Stapf, accompagné de sa compagne Clémence, le fils de Claire.

Commémoration devant la Villa
Devant la Villa
Commémoration.
© Photo P.M. / Collectif J.d.N., 20240508-9099.

Une allocution de Hubert Faivre-Pierret, Secrétaire de Section du P.C.F. de la Presqu’Île, rappela le parcours de Jean en Résistance qui « a donné sa vie pour construire un monde de justice, de liberté et de paix... »
Un dépôt de gerbe du P.C.F. et du Comité Départemental du Souvenir, au pied de la plaque sur la façade de la maison fût effectué par Françoise Cabon, militante communiste, suivi d’une minute de silence.
Les personnes présentes s’en allèrent à la cérémonie officielle du 8 mai, place de la Victoire, où l’allocution de Franck Louvrier (parti Les Républicains), maire, fut empreinte d’une déclaration citant Jean de Neyman.
Une partie du groupe s’est ensuite rendu au restaurant, sur la plage et sous un soleil tant attendu. Le repas s’est déroulé autour de l’organisation du 80e anniversaire de son exécution qui se déroulera à Saint-Nazaire au mois de septembre prochain.

Allocution du P.C.F.

(Seul le prononcé fait foi)

Hubert Faivre-Pierret en alloction
Hubert Faivre-Pierret
en allocution
© Photo P.M. / Collectif J.d.N., 20240508-9090.

En ce 8 mai 2024, 80e anniversaire de la mort de Jean de Neyman, nous, camarades des Sections Presqu’Île guérandaise, Saint-Nazaire, et Brière du Parti Communiste Français et du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure, et en présence de la famille de Jean de Neyman, sommes rassemblés devant le 12 de l’avenue de la Pierre Percée à La Baule, pour honorer la mémoire de Jean de Neyman, ce grand résistant communiste, qui fut fusillé à l’age de trente ans par les nazis au château d’Heinlex à Saint-Nazaire, le 2 septembre 1944 et qui professa à cette adresse, la plaque apposée sur la villa en faisant foi.
« Né le 2 août 1914, Jean est issu d’une famille polonaise. Élève brillant en mathématiques et physiques, il l’est aussi en langues étrangères, parlant couramment l’anglais et l’allemand, ce qui lui servira pour ses actions d’éclat dans la résistance.
ll rentre en 1934 à la faculté de Strasbourg et s’inscrit dans le mème temps au P.C.F. Militant actif, il apporte des colis aux antifascistes emprisonnés en Allemagne.
Nommé professeur à Saint-Étienne, il est chassé de l’enseignement public en 1940 car fils d’étranger. Il s’exile à La Baule et devient professeur au cours privé Le Cid.
Alors que la dictature semble s’imposer partout en Europe, il côtoie les F.T.P. et lie des relations solidaires avec le groupe P.C.F. de La Baule au lieu dit « Kercoco » peuplé d’immigrés italiens (ce groupe eut la volonté de le sauver par les armes lorsqu’il fut captif des allemands sans y parvenir). Il devient un animateur de la résistance active dans la région.
« Ainsi, après le tir de deux résistants sur des soldats allemands, la Kommandantur de Guérande prend dix otages qu’elle menace de fusiller. Jean aide les résistants à quitter la région, puis, habillé en allemand au guidon d’une bicyclette allemande, il porte une lettre rédigée par ses soins a la Kommandantur, annonçant que le chef de la Kommandantur sera exécuté et on tirera sur tout soldat sortant en ville si les otages sont fusillés. » Le stratagème réussit et les otages sont libérés.
Début juin 1944, il entre dans la clandestinité et constitue une équipe très active : coupures de câbles électriques et téléphoniques, sabotages de transformateurs, destruction et désamorçage de mines.
Deux soldats allemands déserteurs rejoignent le groupe début août mais ils sont surpris par une patrouille allemande le 17 août. L’un deux est capturé et Jean est arrêté en essayant de le secourir. Au camp Franco à Gron où ils sont transférés, le déserteur allemand dénonce le groupe mais Jean de Neyman persuade ses juges qu’il est le seul coupable. Condamné à mort le 25 août 1944, il fait, comme il le dit lui-même, « volontairement et en connaissance de cause le sacrifice de sa vie à sa patrie et à ses amis ». Son courage et son sens de l’honneur ont impressionné les allemands eux-mêmes.
À titre posthume, un décret du 26 avril 1956, attribue à Jean de Neyman la médaille de la Résistance avec Rosette.
Jean de Neyman a donné sa vie pour construire un monde de justice, de liberté et de paix ;
Le 21e siècle risque d’être terrible si on ne prend pas la mesure du défi et si on ne contribue pas d’urgence a la résolution des problèmes du monde actuel : pauvreté, santé, emploi, éducation, alimentation, culture, écologie, paix...
Il revient à toutes celles et tous ceux qui comme nous portent, aujourd’hui, l’idée de résistance au cœur, de faire passer la flamme de l’indignation de génération en génération. De redire combien il faut parfois s’indigner et désobéir. De réapprendre aux jeunes, qui se sentent très concernés, qui raisonnent, qui interrogent, les leçons des années noires. De démontrer, une fois encore, que refuser, s’opposer, résister, construire un autre monde ne sont pas des gros mots. De réfléchir à ce que peut signifier l‘engagement. De reconstruire des droits. De reconstruire l’espoir.

Hubert Faivre-Pierret
Secrétaire de Section du P.C.F. de la Presqu’Île

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Allocution du maire de la Baule-Escoublac

(Seul le prononcé fait foi)

Franck Louvrier
en allocution
© Photo Mairie de La Baule-Escoublac, MLB_031-54

En ce 8 mai 2024, nous allons commémorer lors de cette cérémonie de célébration de l’Armistice, la victoire il y a 79 ans, de la Liberté sur l’oppression, celles des forces alliées sur celles de l’Axe.
2024 sera très particulièrement forte en émotions, puisqu’elle marque le 80ème anniversaire du Débarquement allié et de la Bataille de Normandie.
Les manifestations programmées de cette célébration sont déjà nombreuses : commémoration internationale en présence de chefs d’Etat, feux d’artifices géants, concerts, parachutages, bals… Ce 80ème anniversaire donnera lieu à de nombreux événements tout au long de l’année, surtout chez nos amis Normands, mais aussi un peu partout en France, et nous tenons à nous associer à ce moment de liesse nationale qui incarne une respiration retrouvée.
Car aujourd’hui nous pouvons célébrer cette victoire parce que c’est aussi celle de la France.
Malgré la débâcle de 1940 et la terrible période de l’occupation et de la collaboration, notre pays a contribué à vaincre l’ennemi, du moins une partie qui a eu le courage de résister et de ne pas se soumettre.
Ces hommes, mais aussi ces femmes de cette France libre se sont rassemblés pour combattre derrière une voix, unique, qui alors incarnait l’espoir et l’esprit de résistance. C’était celle du Général De Gaulle.
Depuis l’héroïque exploit de Bir Hakeim entre le 27 mai et le 11 juin 1942 jusqu’à cet Armistice du 8 mai 1945 en passant par la Libération de Paris le 25 août 1944 et tant d’autres batailles, ces combattants de la France libre ont été exemplaires et méritent respect et considération.
La volonté et la détermination de ces Français qui ont refusé la défaite, femmes et hommes issus de tous les horizons de notre population, ont su rendre son honneur à la France et lui permettre de s’assoir avec dignité à la table des vainqueurs.
La croix de Lorraine est l’incarnation de la France libre.
C’est la raison pour laquelle le 8 mai de l’année prochaine, qui marquera le 80ème anniversaire de cet Armistice, nous leur adresserons un hommage tout particulier. Ce jour-là sera inaugurée une immense croix de Lorraine sur le modèle de celle de Colombey-les-deux-Eglises, sur cette place du 18 juin 40, face à la Poste dont la façade aura été fraichement rénovée. Elle se situera logiquement dans la perspective du square de la France libre et de la place de la Victoire, qui marque l’entrée de ville non loin de l’avenue De Gaulle.
Cette œuvre, en inox marine afin de résister elle aussi aux affres de notre climat balnéaire, va être la réalisation d’un artiste breton, Anthony Boëffard. Elle sera d’une hauteur de 4,43 m et d’une envergure de 2,33 m.
Avec la pose de ce monument, nous entendons remercier ces combattants pour ce qu’ils ont fait, en mettant leur vie en péril, permettre à notre pays d’être libre.
Cet hommage est particulièrement important ici. En effet, après la Rochelle le 8 mai 1945, puis les îles anglo-normandes et la poche de Saint-Nazaire, notre territoire, a été le dernier bout de France libérée le 11 mai 1945, trois jours après l’armistice...
Nous devons en avoir conscience et nous en souvenir, tout comme nous devons nous rappeler de la venue du libérateur Charles De Gaulle ici, le 25 juillet 1945.
Cette date du 8 mai 2024 est aussi l’occasion de saluer la mémoire d’une personnalité qui lui aussi résista à l’occupant, Jean de Neyman, et du 80ème anniversaire de son exécution.
Ce professeur agrégé de physique avait sa résidence tout proche d’ici, avenue Pierre percée.
En mai 1944, il monta un groupe FTP mais fut capturé le 17 août à Guérande.
Le 2 septembre 1944, Jean de Neyman fut à 29 ans le dernier résistant fusillé à Saint-Nazaire.
Cette croix de Lorraine sera aussi une façon de commémorer l’engagement de ce héros : même en dehors des forces de la France libre, comme tant d’autres, il a donné sa vie pour la même cause.
Je vais maintenant vous lire le message...

Franck Louvrier
Maire de La Baule-Escoublac

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Presse

Galerie d’images

<p>Françoise Cabon</p>© Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9121 . © Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9099. <p> ?, Jacky Paquier, Marcel Noël, Pierre Stapf et Clémence, Dominique de Neyman, Claire Buchbinder, ?, Christian Retailleau, Yvon Renévot, ?, Françoise Cabon, Hubert Faivre-Pierret (en allocution)</p>© Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9106. © Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9117. <p> ?, Pierre Stapf et Clémence, Dominique de Naeyman, Claire Buchbinder</p>© Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9088. © Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9090. <p>Avant l'arrivée des invités.</p>© Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9078. <p>Le PCF représenté.</p>© Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9998. <p>François Cabon, Yvon Renévot, Christian Retailleau, Claire Buchbinder</p>© Photo [<acronym title="Patrice Morel">P.M.</acronym>->33] / Collectif <acronym title="Jean de Neyman">J.d.N.</acronym>, 20240508-9124.

Note : Le "i" bleu en haut et à gauche qui apparaît sur certaines images vous donne une information sur le document présenté.
© Photos P.M. / Collectif J.d.N.

Personnes citées dans les photos : Claire BUCHBINDER (Membre du Collectif Jean de Neyman - famille de Neyman), Françoise CABON (Membre du P.C.F.), Yolande DRÉANO (Membre du P.C.F.), Hubert FAIVRE-PIERRET (Secrétaire de Section du P.C.F. de la Presqu’Île), Olivier GUIVARC’H (Membre du Collectif Jean de Neyman - documentaliste), Patrice MOREL (Membre du Collectif Jean de Neyman - photographe), Dominique de NEYMAN (Membre du Collectif Jean de Neyman - famille de Neyman), Marcel NOËL, Jacky PAQUIER, Christian RETAILLEAU (Président du Comité Départemental du Souvenir), Pierre STAPF (Membre du Collectif Jean de Neyman - famille de Neyman) et Clémence, Cédric TURCAS (Secrétaire du P.C.F.).

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