Au Parti communiste et antifasciste
Il s’inscrit au Parti communiste dès 1934 et dans les mouvements antifascistes [2]. Il devient membre de la cellule de langue française du P.C. de Strasbourg. Les habitants de la région parlent alsaciens sauf dans la vallée de la Bruche où l’on parle français. Avec ses camarades, Jean rédige « Le prolo de la Bruche ».
« Chaque dimanche, il part à vélo pour les vendre. De porte à porte, il fait de la propagande. Il ne rentre que tard le soir, sa lampe électrique sur son vélo [3] ».
Au début de l’année scolaire 1938-1939 est créée une Union des étudiants communistes de France (U.E.C.), organisation autonome, affiliée à la Fédération des jeunesses communistes.
La jeune organisation tint sa première conférence nationale constitutive les 1er et 2 avril 1939.
Des sections existent dans les principales villes universitaires, dont Strasbourg. Jean y aura des responsabilités [4].
Il sera suivi par la police comme tous les communistes.
Le Syndicat Unitaire de l’Enseignement
Le Syndicat Unitaire de l’Enseignement est un syndicat affilié à la Fédération de l’Enseignement C.G.T.U. dont les membres sont plutôt instituteurs et institutrices mais on y retrouve des élèves des Écoles Normales d’Instituteurs et des professeurs de lycées et de l’Enseignement Supérieur créé en 1921 suite à la refondation du Syndicat de l’Enseignement Laïc. Tous ses membres sont adhérents ou militants très actifs au sein du Parti Communiste. Le syndicat se décline en différentes antennes par département, Jean faisant partie de l’antenne de Strasbourg. Leur mot d’ordre : « constituer un large front de lutte, premier pas vers la réalisation de l’unité syndicale et de classe ; lutter contre la répression administrative et pour la défense des droits, des traitements et droits acquis » .
Jean est étudiant et n’a aucune raison objective de faire partie de ce syndicat. Sa future épouse, Natalie VOGEL, militante communiste et institutrice a elle plus de raisons d’en faire partie, ce qui expliquerait l’adhésion de Jean à ce syndicat.
Le Front Universitaire Antifasciste
Fondé au début de 1934, le F.U.A. regroupe en mai 1935 une soixantaine d’étudiants d’opinion politiques diverses de gauche (socialistes, communistes, démocrates-chrétiens et pacifistes sans parti). Les dirigeants sont des militants communistes : Marcel DREYFUS [6], David ROSENFELD [7], Paul BAUMGARTNER [8], Roger WEIL [9], Maurice-Benjamin KRIEGEL [10], Raymond LEVY [11]. On y retrouve également Szaja KAGAN et Max GEBUHRER [12] distributeurs de tracts patentés.
Ils se réunissent au restaurant de La Cloche à Strasbourg et y tiennent une permanence tous les jeudis, diffusent de nombreux tracts et appellent à une grève générale en avril 1935 pour protester contre le service militaire proposé à deux ans et contre la course aux armements.
À partir de mai 1935, ils sont inculpés par un juge d’instruction de provocation de militaires à la désobéissance et de propagande antinationale. Cette instruction va donner lieu à des propositions d’expulsions soit hors du département du Bas-Rhin, soit pour les étudiants étrangers une proposition d’expulsion de France. Ce sera le cas pour un certain nombre de ses membres : Ernest CERNIK, Jacques KRONENBERG, Jean RAISCHUCK, Szandla TENNENBAUM, Szaja KAGAN, Max GEBUHRER et Adalbert KOROSI dit Albert pour qui un arrêté d’expulsion est prononcé à leur encontre. Un non-lieu en décembre 1935 va surseoir aux expulsions. Les activités du Front Universitaire Antifasciste cessent en mai 1935.
Communisme, en savoir plus
À propos des archives de l’histoire du communisme alsacien
« La rareté relative des sources pose cependant problème pour aborder l’histoire du communisme alsacien naissant. Il apparaît en effet que les archives du P.C.F. dans le Bas-Rhin, ainsi que du mouvement communiste dans son ensemble (C.G.T-C.G.T.U., Secours rouge, etc.), de sa création jusqu’à la Libération du département – c’est-à-dire à la fin du mois de novembre 1944 – sont quasiment inexistantes. Il semble que l’interdiction des organisations communistes par le gouvernement français en septembre 1939 et surtout l’annexion de force de l’Alsace-Moselle par les nazis aient eu raison de ces documents, qui ont probablement été détruits ou cachés par les militants eux-mêmes pour éviter qu’ils ne tombent entre de mauvaises mains. Peut-être ont-elles également été détruites par les nazis, comme ils l’ont fait pour les documents de la social-démocratie allemande. »
Source : Krieger, Pierre. « L’implantation de la S.F.I.C. dans le Bas-Rhin de 1920 à 1929 ». Empreintes rouges, édité par Dimitri Manessis et Guillaume Roubaud-Quashie, Presses universitaires de Rennes, 2018, https://doi.org/10.4000/books.pur.171927.
- MOLINER Olivier. Mars 2011. Les communistes français et la promotion des langues régionales dans la période avant et après la Seconde Guerre mondiale , publication en ligne, Pdf généré (22 pages), Arborescences - Revue d’études françaises.