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Collectif Jean de Neyman
La Résistance en mémoire

Site de recherches sur la vie de Jean de Neyman, Résistant, fusillé le 2 septembre 1944 à Saint-Nazaire (Heinlex) en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique aujourd’hui) - France.

Témoignage de Constantin de Neyman
Article mis en ligne le 3 décembre 2023
dernière modification le 5 décembre 2023

par Patrice

Constantin et Ruchla (Rose) sont les parents de Jean. Ils sont originaires de Pologne et vivent à Paris, au 17 rue du Bac dans VIIe arrondissement.

Nous retrouvons des documents qui ont été confiés à Paul Langevin, physicien notoire, au Musée de la Résistance nationale (M.R.N.) à Champigny-sur-Marne.
Constantin indique qu’il remet les dernières recherches de Jean "entre les mains d’autorités scientifiques". Cela pourrait être une explication au fait que ces archives [1] se retrouvent dans le dossier de Paul Langevin au M.R.N. !
D’autre part, nous pensons que ce témoignage a servi en grande partie à la rédaction de l’opuscule fait par le Parti communiste [2] ; les phrases y sont très ressemblantes.

Témoignage de Constantin de Neyman
Archive remise à Paul Langevin.
© Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne - Fonds Paul Langevin

Transcription

BIOGRAPHIE SOMMAIRE de JEAN DE NEYMAN,
Professeur agrégé de Physique, fusillé par les Allemands
dans la"poche" de ST-SNAZAIRE, le 2 septembre 1944
 
DE NEYMAN Jean Casimir
• Né le 2 août 1914, à PARIS (7ème)
• Brillantes études secondaires au Lycée PASTEUR (NEUILLY-SUR-SEINE) ; après avoir obtenu presque chaque année les prix d’’excellence, il passe à 18 ans le baccalauréat és-sciences avec la mention Bien, et obtient le 2ème prix de Physique au Concours Général.
• Après deux années de Mathématiques Spéciales, ayant obtenu une bourse à la suite du concours de l’Ecole Normale Supérieure, il poursuit ses études à l’Université de STRASBOURG, passe son Diplôme de Physique avec les félicitations du Jury, et, à 24 ans, au premier concours, obtient l’Agrégation.
• A la mobilisation, après une année de Professorat an Lycée de ST-ETIENNE, il est appelé au 22ème C.0.A. (sa très forte myopie l’a rendu inapte au service armé).
• N’étant pas Français "A titre originaire" (il est fils de Polonais) il est atteint en 1940 par les lois de Vichy et doit quitter l’enseignement public : il rentre donc comme Professeur au cours secondaire privé "Le Cid", à LA-BAULE, et assure la directionn de cet établissement à partir de 1942.
• N’ayant pu trouver un contact avec un groupe de résistance organisé, lui-même, après une propagande intense dans tous les milieux qu’il fréquente, forme un groupe et devient l’animateur de la résistance dans la région. Entre autres activités, il prépare le soulèvement des unités polonaises embrigadées dans l’armée allemande.
• En juin 1944, il prend "le maquis" et, en dépit d’un manque de matériel presque complet, mène une action hardie contre l’ennemi : actions de guérilla contre des éléments isolés, capture d’équipements et d’armes, ouvrages militaires sautés, brouillage des communications. Par son audace, il réussit à sauver 10 otages à GUERANDE.
• Le 17 août-1944, alors que depuis 10 jours il donnait asile à un déserteur allemand, il s’élança au secours de ce dernier pris par une patrouille et fut capturé à son tour. Le déserteur, après avoir été longuement frappé, le dénonça comme un chef de la résistance et indiqua encore d’autres noms. Jean de NEYMAN réussit à innocenter tous ces camarades de lutte, en prenant sur lui toutes les responsabilités.
• Il fut condamné à mort le 25 août, au Château d’Heinleix, près de St-Nazaire, après s’être défendu lui-même avec une noblesse et un courage qui impressionnèrent les Allemands eux-mêmes.
Comme on lui demandait s’il ne savait pas la peine qui l’attendait pour avoir donné asile à un déserteur, il répondit : "Pour un Français, c’est un honneur de porter secours à celui qui demande de l’aide, et l’honneur est d’autant plus grand que le danger en est plus grave".
• Il signa son pourvoi auprès de l’amiral allemand commandant de ST-NAZAIRE, et mit à profit la dernière semaine qui lui restait a vivre en s’absorbant dans un travail acharné : la rédaction des principales réflexions et remarques scientifiques qu’il avait faites pendant sa trop courte carrière de professeur ; au moment de son exécution, le 2 septembre 1944, 55 grandes pages étaient rédigées (elles ont été remises entre les mains d’autorités scientifiques).
• Il écrivit enfin une émouvante lettre d’adieu à ses parents, il y déclare, avec une extraordinaire sérénité, la fierté qu’il éprouve d’avoir pu accomplir son devoir d’homme en toute conscience, d’avoir pu contribuer à la victoire contre l’hitlérisme, d’avoir pu sauver la vie de ses camarades de lutte, pendant ses derniers moments et par sa mort elle-même, agir encore pour le noble idéal de justice sociale qu’il s’était fixé.


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